Chantier de l’autoroute à péage Mbour-Kaolack : Les travailleurs se révoltent contre l’esclavagisme des employeurs chinois de la CRBC
Les ouvriers sénégalais travaillant dans le chantier de l’autoroute à péage Mbour–Fatick n’en peuvent plus de l’attitude de leurs employeurs chinois de la CRBC. Déjà, 25 des leurs ont été licenciés pour diverses raisons qui s’assimilent à leurs yeux à du travail forcé pour ne pas dire de l’esclavage.
En arrêt de travail hier (jeudi) matin, ils exigent la signature dans les plus brefs délais d’un protocole d’accord avec leurs employeurs comme suggéré par l’Inspection du Travail. Face à la dégradation continue de leurs conditions de travail, ces ouvriers interpellent directement le Gouvernement sénégalais.
La colère monte sur le chantier du tronçon Mbour-Kaolack de l’autoroute à péage. Hier, les ouvriers sénégalais qui y officient ont observé un arrêt de travail pour s’offusquer notamment de ce qu’ils considèrent comme un chantage exercé sur eux par leurs employeurs chinois qui ont affiché la volonté de leur faire travailler désormais les dimanches, donc tous les jours de la semaine.
Une énième « provocation » qui les a fait sortir de leurs gongs, disent-ils. C’est qu’en réalité, ces travailleurs sénégalais disent avoir le sentiment d’être soumis à du travail forcé, pour ne pas dire de l’esclavage. « Après quatre missions de l’Inspection du Travail sur ce chantier, la signature d’un protocole d’accord a été envisagée.
Le Directeur s’était même engagé à finaliser ledit protocole dans un délai de cinq jours, mais c’est comme si cet accord devait être la source de tous nos maux car depuis cette date, les Chinois sont devenus étourdis dans leurs pratiques irrespectueuses .
C’est ainsi qu’ils ont commencé à licencier tous ceux qui ont eu le courage de s’opposer au travail du dimanche. Déjà 25 d’entre nous sont menacés de licenciement pour ce motif. Un des nôtres ayant déjà travaillé 12 mois ici s’est vu licencier sans motif à la suite d’un accident de travail.
C’est que les Chinois n’ont aucun respect pour nous ainsi que pour les autorités sénégalaises. Maintenant, nous affirmons à qui veut l’entendre que le chantier sera bloqué à jamais si ce protocole d’accord n’est pas signé. Nous sommes prêts à y laisser notre vie », peste Omar Ndiaye, un des porte –parole du jour des travailleurs. Un autre interlocuteur, Mamadou Lamine Ndong, estime que les Chinois agissent comme si nous étions dans un système de travaux forcés.
« Nous ne plierons pour rien face à la volonté des Chinois de nous réduire en esclaves des temps modernes. C’est pourquoi nous interpellons directement le Président de la République à prendre ce dossier en main. Les Chinois ne cessent de répandre des accusations de toutes sortes à notre encontre, mais cela ne nous ébranlera point dans notre détermination à améliorer nos conditions de travail et de traitement salarial »
Enfonçant le clou, un travailleur connu sous le nom de Pa Ndiaye, laisse entendre que ses collègues et lui restent déterminés à s’opposer aux employeurs chinois de la CRBC, quitte à « tout foutre en l’air » pour contraindre ces derniers à leur accorder un traitement qui puisse leur garantir une dignité tout simplement.
Ce mouvement d’humeur des ouvriers sénégalais dans les chantiers de la CRBC, de l’autoroute à péage notamment, est le énième du genre. Aujourd’hui, l’Etat du Sénégal qui a confié ces travaux à la société nationale chinoise chargée des travaux publics, est plus que jamais interpellé face aux multiples cas de violation des dispositions élémentaires de la législation du travail en vigueur dans notre pays.
Le Témoin