LA VALISE DIPLOMATIQUE: COUP D’ETAT AU GABON, LA PANIQUE CHEZ LE VOISIN CAMEROUNAIS

La scène politique africaine vient d’assister à un bouleversement majeur au Gabon. Des officiers de l’armée sont intervenus sur la scène médiatique, s’exprimant depuis les plateaux de la télévision nationale pour proclamer leur prise du pouvoir. Leur déclaration, annulant les résultats des élections du week-end, suscite de nombreuses questions quant à l’avenir du Gabon et son positionnement sur la carte politique de l’Afrique.

Le président Ali Bongo, déclaré vainqueur par la commission électorale avec 64.27% des voix, voit ainsi sa victoire contestée non seulement par l’opposition, représentée par Albert Ondo Ossa et ses 30.77%, mais aussi par une frange de l’armée. Albert Ondo Ossa n’a pas tardé à dénoncer ce qu’il considère comme une élection frauduleuse, revendiquant même la victoire.

Si ce coup de théâtre se concrétise, il mettrait un terme à plus d’un demi-siècle de règne de la famille Bongo au Gabon, soit 53 ans précisément.

Pour mieux saisir l’impact de cette situation, il est pertinent de la mettre en parallèle avec celle du Cameroun, un pays voisin dirigé d’une main de fer par Paul Biya depuis plusieurs décennies.

Au Cameroun, Paul Biya règne sans partage depuis 1982. Comme la famille Bongo, il a su établir un contrôle quasi-total sur les institutions politiques, judiciaires et médiatiques du pays. Les élections, souvent entachées d’accusations de fraude, n’ont que peu changé la donne, et la mainmise de Biya sur le pouvoir demeure inébranlable.

L’annonce du coup d’État au Gabon pourrait-elle inspirer des mouvements similaires au Cameroun ? Il est difficile de le dire avec certitude. Mais ce qui est sûr, c’est que les longs règnes tels que ceux des Bongo et de Biya sont souvent considérés avec méfiance par une population de plus en plus jeune et assoiffée de changement. Le mécontentement populaire couve, alimenté par des inégalités croissantes, une corruption endémique et un manque de perspectives d’avenir.

En sus, bien que les contextes gabonais et camerounais présentent des spécificités propres, ils partagent néanmoins certaines similitudes. Le coup d’État au Gabon pourrait bien servir de rappel à d’autres dirigeants de la région sur la nécessité d’une gouvernance transparente, inclusive et démocratique. Le temps des règnes sans fin semble être compté, et l’Afrique semble doucement mais sûrement évoluer vers un renouveau politique.

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