Chambre criminelle de Mbour : Un chauffeur de taxi risque 10 ans de réclusion criminelle

Les conducteurs de taxi devraient user de beaucoup de vigilances en prenant des clients qui transportent des bagages. Certains d’entre eux sont incarcérés à cause de leur manque d’attention. 
Ibrahima Kebe qui fait partie de ce lot l’a appris à ses dépens. Depuis 2021, il croupit à la maison d’arrêt et de correction de Mbour. Il a été appréhendé la même année avec 25 kg de chanvre indien. Le sac était fourré dans la malle de son taxi jaune et noir.

Poursuivi pour association de malfaiteurs, trafic intérieur de drogue, il a été jugé ce vendredi 20 octobre 2023 à la Chambre criminelle de Mbour. A la barre, l’accusé est revenu sur les circonstances qui lui ont valu un séjour de 3 ans à la maison d’arrêt de Mbour.
Le chauffeur qui travaille dans la région de Dakar explique qu’il était parti dans un village de Sandiara pour une course. 
A l’en croire, un individu l’a pris en location au niveau de la route de Boune. Ils sont tombés d’accord pour une course en aller et retour de Dakar à Sandiara moyennant la somme de 40 000 Fcfa. Son client avait sur lui deux valises qu’il aurait déposé chez lui à Sandiara avant d’en ressortir avec un sac.
 »Je ne savais pas que le sac contenait du chanvre. J’ai regardé le sac et y avait effectivement du foin », a-t-il soutenu.
Le client lui aurait dit qu’on lui avait offert du foin. Arrivés à Keur Balla, une fouille a permis de découvrir le produit prohibé dans le sac. L’individu qui l’avait pris en location aurait pris la fuite au moment où les gendarmes fouillaient la voiture.
Selon le juge Mayé Ka, le comportement de l’accusé a poussé les pandores à avoir des soupçons sur le produit qu’il transportait.
Pour le Procureur, l’accusé Ibrahima Kebe ne saurait ignorer le contenu du sac. Il a requis une peine de 10 ans de réclusion criminelle et ordonné la destruction du chanvre indien. 
Son avocat Me Abdoulaye Tall a d’emblée assuré aux juges que les métiers de chauffeur, de gardien et de domestique sont des métiers à haut risque.
Il s’est désolé que des réquisitions de son portable n’aient pas été faites pour savoir si son client était sur la route de Boune comme il le prétend.  Ou qu’une perquisition soit effectuée chez lui pour voir s’il y gardait du yamba ou pas.
« L’enquête n’a pas été bien faite, elle a été bâclée. On a abusé de sa confiance. C’est un métier qui les expose à des risques qu’ils ne peuvent pas évaluer. Mon client n’a jamais varié dans ses déclarations. Il est tombé sur un mauvais client qui lui a fait vivre les affres de la prison. Mme la présidente rendait lui justice. Acquittez-le ne serait-ce qu’au bénéfice du doute « , a défendu Me Tall.
A sa suite son confrère Me Fadel Fall assure que leur client a été toujours constant dans ses déclarations. Ibrahima Kebe sera fixé sur son sort le 17 novembre prochain.   

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