Abus de confiance et escroquerie : comment une commerçante a usé frauduleusement des pièces d’identité pour encaisser des financements

Aida Gueye a comparu devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour les chefs d’escroquerie et d’abus de confiance. Cette commerçante a bien concocté son modus operandi afin de gruger Penda Wade, coutumière de l’octroyer des financements. Usant frauduleusement de la pièce d’identité de 24 personnes, la dame a encaissé plus d’un million de francs Cfa et daigne restituer l’argent.

Tous les moyens sont bons pour Aida Gueye afin de se remplir les poches. Commerçante de son état, la dame a élaboré un plan, pas des moindres, pour gruger Penda Wade. Celle-ci gère des financements que les bénéficiaires remboursent avec des intérêts. Par l’entremise d’une amie, Aida Gueye a pu bénéficier de ces financements. Elle a d’abord sollicité un prêt de 100 000 F Cfa qu’elle a remboursé sans problème. Ensuite, elle a sollicité un second financement puis un troisième. Ayant gagné la confiance de la dame Penda Wade, Aida Gueye revient encore sollicité un prêt pour elle et 24 autres femmes dont elle détient les pièces d’identité.

Sur la base d’une relation de confiance, Penda Wade a gobé les allégations de Aida qui lui a fait croire que ces femmes faisaient partie de son groupement. Sans arrière-pensée, elle ne procède à aucune vérification et octroie le financement qui s’élève à 1 million 852 mille francs CFA à Aida Gueye. Cette dernière qui au début respectait ses engagements, tarde cette fois ci à honorer sa dette. Menant une petite investigation, Penda Wade se rend compte qu’elle a été dupée. Les personnes pour qui Aida a sollicité des prêts n’étaient même pas au courant. C’est ainsi qu’elle a déposé plainte contre Aida Gueye.

Arrêtée puis placée sous mandat de dépôt, cette dernière a fait face aux juges du tribunal des flagrants délits de Dakar. Elle est poursuivie pour escroquerie et abus de confiance. Des faits qu’elle a contestés avant de revenir sur ses déclarations. «Au lieu de 24, 14 personnes ont bénéficié de ces financements. Elles étaient toutes d’accord pour recevoir cet argent. Mais au fil du temps, certaines personnes ne pouvaient plus verser quotidiennement la somme de 4 mille francs CFA. C’est ce qui justifie les retards. En ce qui me concerne, mon commerce ne marchait plus. C’est pourquoi je n’ai pas remboursé», a avoué la prévenue qui a soldé une partie de la dette en remettant à la partie civile la somme de 400 mille francs CFA.

A la suite du parquet qui a requis l’application de la loi, l’avocat de la défense ont sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Après en avoir délibéré, le tribunal a reconnu Aida coupable des faits qui lui sont reprochés. Elle a écopé d’une peine d’emprisonnement de 3 mois assortis du sursis. Elle est contrainte de rembourser à la plaignante le restant de son argent.