L’écrivain Salman Rushdie poignardé sur scène lors d’une conférence aux Etats-Unis
L’écrivain britannique Salman Rushdie a été attaqué vendredi alors qu’il entamait une conférence à Chautauqua, dans l’Etat de New York, rapporte l’agence de presse américaine AP. Dans un communiqué, la police de l’Etat de New-York affirme que l’auteur a été «poignardé au cou» et évoque une «blessure apparente». Salman Rushdie a ensuite été transporté par hélicoptère vers l’hôpital de la région. Sur la scène, l’intervieweur aurait aussi été légèrement blessé à la tête.
Rapidement après l’agression, Salman Rushdie a été entouré par un petit groupe de personnes qui lui ont relevé les jambes, vraisemblablement pour mieux faire circuler le sang dans sa poitrine. Son état de santé n’est pas connu pour le moment. Des centaines de personnes, présentes dans le public, ont été évacuées. L’agresseur a quant à lui été immédiatement arrêté et placé en détention.
Le sénateur de New-York et patron des Démocrates au sénat Chuck Summer parle sur Twitter d’une «attaque choquante et épouvantable». «C’est une atteinte à la liberté d’expression et de pensée, qui sont deux valeurs fondamentales de notre pays et de la Chautauqua Institution, ajoute-t-il. J’espère que Salman Rushdie se rétablira rapidement et complètement et que l’agresseur fera l’objet d’une responsabilité et d’une justice complètes.»
Tout un symbole, Salman Rushdie, figure de la lutte contre l’obscurantisme religieux et pour la liberté d’expression, a été attaqué alors qu’il entamait une conférence à la Chautauqua Institution. Fondé en 1874 comme un camp méthodiste sur les rives du lac Chautauqua, à la pointe sud-ouest de l’Etat de New York, l’institution propose chaque été, de fin juin à fin août, des activités éducatives et culturelles, avec un accent mis sur le dialogue interreligieux. Parmi les invités cette année, outre Salman Rushdie, figuraient les Prix Nobel de la paix Nadia Murad et Maria Ressa.
En février 1989, après la sortie de son roman les Versets sataniques, jugé blasphématoire en Iran, Rushdie fait l’objet d’une fatwa de l’ayatollah Rouhollah Khomeini appelant à sa mort. Une prime de plus de 3 millions de dollars a été offerte à quiconque lui donnerait la mort. Salman Rushdie est ainsi devenu un symbole de lutte contre l’obscurantisme religieux.